*Partout à Londres, la pub des Stories est visible. Meta joue gros avec ces lunettes, car les imposer est difficile à ce prix !*

Ces lunettes réalisées en collab entre Facebook “Meta” et Ray-Ban se disent révolutionnaires. En réalité, elles s’inscrivent dans la lignée des Spectacles de Snapchat. Comme ces dernières qui n’ont pas fonctionné commercialement car elles sont trop chères pour l’utilisateur fan de Snap qui est au lycée ou à la Fac (330 pounds la paire de la version 3 !), elles permettent de filmer jusqu’à 30 secondes et de photographier.

Les Stories démarrent à 299 pounds (je vous parle en pounds car elles ne sont pas vendues en France, mais uniquement au UK et dans d’autres pays) et sont côté monture moins stylées que les Spectacles avec leur apparence futuriste, et ces dernières donnent en plus l’accès à de la 3D pour les filtres en AR de Snap, ce que ne propose pas Facebook. Le petit plus est cependant appréciable: on peut recevoir des appels (y compris de whatsapp) et écouter la musique provenant par exemple de Spotify. Et personnellement, j’aime le fait de pouvoir porter des ray-bans à l’apparence classique, ce qui permet de filmer et photographier discrètement. J’ai opté pour le modèle le plus cher Wayfarer clear/green car les verres s’assombrissent avec le soleil, et puisqu’il s’agit de ray-ban vous pouvez choisir des verres correcteurs si vous en avez besoin, donc idéal pour des lunettes de vue.

Par ailleurs, contrairement aux Spectacles, ces “Stories” ne s’illuminent pas lorsque vous filmez, du moins le petit point blanc n’est pas perceptible en journée, ce qui fait défaut chez Snapchat. Côté qualité photo, chez Ray-Ban nous sommes à 2592 x 1444 px contre 1728 x 1728 px chez Snap. Pour la vidéo, 1216 x 1216 px à 60 fps chez Snap contre 1184x1184px à 30fps pour les Stories. En clair, oubliez le ralenti chez Facebook. Et chez ces 2 “smart glasses” en concurrence, la qualité de la vidéo en soirée est mauvaise (beaucoup de bruit), et en journée vous aurez l’équivalent de la qualité vidéo de l’iPhone 4…Je suis donc très déçu de la qualité vidéo, et je me sens comme avec le 1er iPhone: frustré car les possibilités sont infinies si la caméra s’y développe et que le projet Meta d’un monde réel connecté au virtuel se réalise. Les lunettes d’Iron Man ou Terminator ne sont plus très loin avec l’ajout d’infos à tous les éléments du réel (la rue pour le GPS, le commerce avec la fiche technique etc.), mais il faudra donc attendre une version 3 ou 4 de ces Stories, et d’ici là Apple va s’y mettre…En attendant, c’est un plaisir de garder son smartphone dans la poche pour prendre des photos ou vidéo sans grande prétention, ou encore pour réceptionner des appels. Ces lunettes doivent obligatoirement être proches du smartphone pour fonctionner, ce qui est un problème dont on se dégage à peine avec les Apple Watch (et un abonnement téléphonique supplémentaire…). Une version sport devrait être lancée pour pouvoir courir avec car elles servent pour l’instant surtout dans un cadre de concert, de séance de bronzette ou de balade. Si comme moi vous les achetez en Angleterre ou aux USA, il vous faudra switcher de compte iTunes Store et avoir une carte visa locale pour télécharger l’application View sans laquelle ces ray-ban resteront des…lunettes déconnectées.

Verdict: Ces lunettes sont avant tout des ray-bans donc de véritables lunettes de qualité. De plus, elles réalisent des photos plutôt pas mal, si et seulement si vous savez les retoucher avec Lightroom. Pour écouter la musique dans les transports ou dans la rue, c’est en tout cas excellent car la qualité audio est le gros point fort de cette 1ère version, que ce soit pour téléphoner ou écouter Spotify. En revanche, votre voisin de strapontin entendra votre musique. Un point négatif en plus de la triste qualité de la vidéo ? Le fait que le format Story (vertical) ne soit pas proposé, ce qui est un comble pour des lunettes baptisées “stories” ! Le format carré limite le choix de publication : le mur Insta ou Facebook, or la qualité vidéo sert davantage aux Stories Insta et Facebook qui riment avec l’esprit “je capture l’instant sans filtre”.