Covid-19

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Texte écrit en avril 2020.

En cette période historique et dramatique, ne vous sentez-vous pas plus heureux ? Est-ce un non-sens ou la preuve que l’on ne vivait pas comme il le fallait avant ce #Covid19 ?

Toute ma vie, je n’ai fait que désapprendre pour réussir les projets que j’ai voulu entreprendre. Désapprendre c´est s´écouter avant d´écouter les autres. En ce moment, les autres ne sont pas là, ou moins là. C´est donc le moment idéal pour profiter du silence qui est notre meilleur psychologue. Pour entendre sa voix intérieure et ainsi désapprendre, il faut du courage car c’est transgresser des ordres et codes établis. Voici mon expérience si cela peut vous inspirer, et vous permettre de voir le côté plein du verre à cette table où nous nous retrouvons seuls dans le noir.

Pour l’argent, j’ai couru toute ma vie sans relâche. Pour devenir indépendant de mes parents, j’ai travaillé dur. J’ai accepté le stress, j’ai baissé les yeux devant des petits chefs. J’ai même toléré de travailler dans des lieux et des secteurs qui ne me plaisaient pas. Jusqu’au jour où j’ai suivi ma voix intérieure qui me criait que je n’étais pas à ma place. J’ai au chômage suivi mes passions avec le double de quantité de travail que je donnais ailleurs. Cela m’a en quelques temps transformé et imposé dans les secteurs du journalisme et du digital. Et c’est grâce à cela que j’ai pu m’offrir sans même en rêver la vie matérielle que je voulais vraiment.

La consommation ne m’a jamais semblé si peu nécessaire. Nous consommons pour les autres bien souvent, pour que leur regard s’attarde sur nous ou pour qu’il change. Sans intéraction humaine physique, les vêtements, la voiture, les accessoires en tout genre perdent tous leur sens. Mais je sais qu’ils reprendront forcément leur intérêt de communication et de valorisation entre individus une fois le confinement fini. C’est en tout cas du stress en moins de ne pas veiller à ces costumes. Si seulement nous pouvions garder cette tendance pour la raison qui se loge dans nos lobes frontaux. Et c’est un publicitaire qui ne cesse d’activer la passion, l’instinct qui vous le dit !

Concernant l’amour, j’ai appris avec les films des années 1960 à 1980 que nous avions un jour une princesse (ou un prince) qui venait vivre avec vous d’un amour infini après un beau mariage et que tout serait rose jusqu’au dernier souffle. Cette princesse était donc une reine devant laquelle je rougissais. Le jour où j’ai compris qu’il s’agissait d’un être humain comme moi, j’ai enfin commencé à discuter sans complexe. Aussi, si cette belle au bois dormant venait après 30 ans, le retard serait mal accepté en société. Avec le temps, j’ai finalement compris que l’on peut aimer plusieurs personnes dans sa vie, que l’on peut ne pas avoir d’enfants ni même se marier et pourtant être heureux. Il faut juste apprendre à affronter le regard des autres. Car au final, personne ne vit la perfection en amour, quoi qu’ils vous en diront.

Concernant le physique, cette enveloppe charnelle qui nous accompagne dans ce drôle de chemin qu’est la vie, j’ai du réapprendre à manger et à mettre l’activité sportive au coeur de mes journées pour le bien-être, car sans la santé que peut-on faire ? C’est une des leçons de ce coronavirus d’ailleurs. Avec la mise en berne des restaurants débordants de sauce, des fast-foods, et de ces apéros en couple ou entre amis qui n’en finissaient jamais, j’ai perdu 4 kilos en quelques jours. En arrêtant en plus le sucre blanc, les pâtes, le lait et le riz, je me sens forcément plus léger. Avec quelques minutes de marche ou de course je fais le plein de bonnes ondes. Ce constat est partagé par tous ceux qui se débarrassent de ces aliments convenus pour prioriser le poisson, les fruits et les légumes. Mis à part les légumes, ces produits naturels sont les plus chers du marché. Moi qui a toujours appris à saler, sucrer ou saucer mes plats avec du pain en plus, c’est un véritable effort. Sans oublier le fameux lait du matin qui m’a empoisonné petit et donné des maux de ventre jusqu’au jour où j’ai subitement décidé d’arrêter à 18 ans. Je ne suis pas nutritionniste mais ce constat me saute aux yeux, tardivement car les mauvaises habitudes reviennent si l’on ne se l’impose pas. Et sans même penser au maillot de bain, il s’agit de limiter les risques de maladie.

Pour mon métier de communicant-marketeur, on m’avait enseigné à faire des pubs avec des acteurs, de simuler une fiction digne du Truman Show. C’est en faisant tout le contraire que mes pubs ont fonctionné pour les marques que j’accompagne. Sur le média du peuple que l’on appelle réseaux sociaux, les humains cherchent à vivre une réalité. Ils cherchent à se rassurer, à se divertir, à vivre une émotion à travers ce petit écran mobile qui leur permet de rejoindre un autre perdu dans la foule et la solitude des grandes villes. Quand j’ai compris ça, j’en ai fait des méthodes (Ici) et je ne cesse de faire désapprendre les logiques mercantiles de la communication héritées de médias de diffusion où l’humain n’avait pas la parole: TV, Radio, Print.

Pour mon activité d’auteur-compositeur-interprète, on m’a toujours appris à chanter droit, à tâcher de faire le maximum de prouesses techniques, de bouger les bras dans un clip où de jolies femmes seraient présentes. C’est en faisant tout le contraire que je compte plus d’1 million de vues de mes chansons depuis ce confinement avec des paroles et mélodies simples filmées chez moi sans apparats, et avec de la sincérité. J’ai juste désappris la mise en scène que l’on retrouve dans tous les arts pour revenir à l’expression la plus proche du coeur. Il faut cependant passer par l’apprentissage pour prendre confiance et un beau jour n’en garder que l’essentiel : le message et sa bonne diffusion.

Profiter de cette pause imposée par la planète pour faire le point, et écouter son coeur est une chance unique à saisir, n’est-ce pas ?

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